Le commerce équitable se développe et se diversifie, mais fait également face à des défis. Semaine du commerce équitable 2019: du 2 au 12 octobre.
Les ventes de produits certifiés Fairtrade * ont augmenté de 24% en 2018 par rapport à l’année précédente. Le commerce équitable se développe et se diversifie: une tendance qui se reflète dans la gamme d’activités diverses qui auront lieu au cours de la prochaine semaine du commerce équitable. Rendez-vous à partir du 2 octobre!
Cependant, le commerce équitable est également confronté à certains défis. Les Belges, par exemple, se sentent plus attirés par les produits locaux. Les jeunes attachent plus d’importance à l’aspect écologique et ne trouvent pas cela suffisamment reflété dans des produits honnêtes.
Cela ressort d’une enquête sur la consommation responsable réalisée pour le compte du Trade for Development Center (TDC) d’Enabel, l’Agence belge de développement. **
Hausse du volume et de l’offre de produits équitables
Fort de la progression de 24 % pour les produits Fairtrade en 2018*, le commerce équitable connaît une croissance spectaculaire. Une banane sur cinq vendues en Belgique est à présent certifiée Fairtrade. Les grandes entreprises et chaînes de supermarchés s’engagent aussi de plus en plus dans cette voie. Fait marquant, voire interpellant, le principal distributeur de produits équitables est en fait un hard-discounter, Aldi, avec 16 % de parts de marché des produits Fairtrade en 2018.
L’assortiment de produits équitables se diversifie, quoique pour l’instant de manière encore trop marginale. Sont venus récemment s’y ajouter des baskets, des vêtements « slow fashion » ou le Fairphone 3 qui combinent le volet équitable et l’aspect éthique. Les consommateurs demandent d’ailleurs implicitement d’étendre l’offre de produits équitables. 27% des Belges trouvent que l’offre de produits équitables est large et variée, contre 26% qui estiment le contraire, tandis que 27% donnent une réponse neutre et 19% se disent sans avis. **
Une évolution prend cependant plus d’ampleur, celle du commerce équitable de produits d’agriculteurs belges et européens. Les initiatives se multiplient. Un nouveau label du Collège des producteurs, « Prix juste producteurs » certifie différents produits locaux. Oxfam-Magasins du monde ou Ethiquable proposent, le premier de la bière, des paniers de légumes bio…, le second des confitures et du sirop de Liège. La BFTF, la Fédération belge du commerce équitable, intègre de plus en plus de brasseurs, d’agriculteurs et de plateformes de distribution en circuit court parmi ses membres. Sans oublier Fairebel, qui propose depuis 2009 du lait équitable. La démarche équitable s’applique donc dorénavant aux producteurs de chez nous, pour obtenir un modèle agricole durable, respectant les matières premières, les fermiers et les consommateurs.
Ce dernier y est d’ailleurs particulièrement favorable. Selon le baromètre 2018 du commerce équitable publié par le Trade for Development Centre, 62% des personnes vivant en Belgique trouvent que le commerce équitable devrait également concerner des produits d’agriculteurs belges ou européens. Les produits locaux jouissent d’une meilleure réputation aux yeux des Belges que les produits éthiques, biologiques, équitables ou encore écologiques, principalement grâce à leur rapport qualité-prix, leur crédibilité et leur impact présumé. 60 % des Belges pensent faire réellement la différence en optant pour des produits locaux, alors que ce pourcentage est inférieur à 50 % pour les autres types de produits.
Perspectives d'avenir
Le commerce équitable va avoir d’autres défis à relever. Lorsqu’ils sont interrogés sur la notion de consommation responsable, les Belges font principalement référence à l’achat de produits de saison (49%) et de produits locaux issus de circuits courts (39%), ou à la réduction des emballages/déchets (46%). Ils mentionnent moins souvent l’achat de produits équitables (15%) et écologiques (15%), ou de produits biologiques (9%) et éthiques (6%).
La question environnementale préoccupe trois Belges sur quatre et 70 % estiment qu’acheter des produits locaux est une bonne chose pour l’environnement, alors qu’ils ne sont que 25 % à le penser pour les produits équitables. Chez les jeunes – qui associent plus la consommation responsable avec son aspect écologique –, 15 % à peine sont d’avis que les produits équitables sont bons pour l’environnement.
Pour Jean Van Wetter, directeur d’Enabel, l’Agence belge de Développement : « Si le commerce équitable veut garder son rôle de pionnier, il faut que le secteur mise à l’avenir sur quelques moteurs essentiels : meilleure intégration de l’aspect local, garanties relatives à l’impact réel et – surtout pour les jeunes – un accent mis sur les aspects climatiques et environnementaux. »
Semaine du commerce équitable : 10 jours de découverte
Le Trade for Development Center veut montrer la polyvalence du commerce équitable. Et c’est exactement ce que nous faisons pendant la semaine du commerce équitable, pendant 10 jours.
Deux Belges sur trois estiment que notre mode de consommation et notre style de vie doivent changer, mais moins de la moitié d’entre eux (46 %) sont convaincus de l’impact de leur comportement d’achat sur l’environnement ou les conditions de vie des producteurs.
Du 2 au 12 octobre, de nombreuses activités sont organisées aux quatre coins de la Belgique pour faire (re)découvrir le commerce équitable et convaincre les consommateurs qu’ils peuvent réellement faire la différence à travers leurs achats : des ateliers sur la mode équitable, des débats sur le commerce équitable de produits locaux ou sur le salaire minimum vital, des ballades gourmandes, des concours de cuisines, des concerts… Ces évènements permettront aussi à des producteurs de trouver leur place dans cette campagne belge. Des femmes marocaines, qui créent des articles traditionnels vendus par l’organisation bruxelloise Femimain, organiseront des ateliers sur leur artisanat. Un cacaoculteur ivoirien échangera son expérience avec des agriculteurs locaux d’Anderlecht. Quant à une délégation de producteurs sri-lankais équitables et bio, elle sera chez nous en octobre pour y nouer des contacts avec des organisations et entreprises belges de commerce équitable.
* L’orthographe « Fairtrade » n’est utilisée que lorsqu’il est fait référence au label Fairtrade de Fairtrade Belgium ou aux produits qui portent le label Fairtrade. Dans tous les autres cas, l’orthographe «commerce équitable» ou «commerce équitable» est utilisée.
** Tous les chiffres cités dans ce communiqué de presse sont tirés de cette enquête, sauf indication contraire.
*** Chiffres de Fairtrade Belgium.