A Borgerhout, district d’Anvers, l’ASBL Blooom jette des ponts entre des résidents d’origines, de cultures et d’âges divers via une variété de projets et d’initiatives, en utilisant notamment les technologies de l’information et de la communication (TIC), très efficaces pour rassembler des personnes d’horizons très différents. Le développement durable constituant une priorité pour Blooom, sa fondatrice Sarah Neirinckx y associe également le commerce équitable. C’est ainsi que le Fair Trade Hackathon a vu le jour.
Une réalité enrichissante
« Si, en Belgique, de nombreuses personnes sont confrontées au quotidien à des cultures différentes, elles n’en ont pas encore adapté leur mentalité pour autant. Nous souhaitons guider cette transition et faire découvrir aux personnes la nouvelle réalité de notre société. En apprenant à la connaître, on ne peut que constater combien elle est enrichissante », nous confie Sarah Neirinckx de Blooom.
Blooom donne un nouveau souffle à l’ancien palais de justice de Borgerhout grâce au BorgerHub, un lieu qui rapproche les personnes, les fabricants, les jeunes et les moins jeunes du quartier par le biais, entre autres, d’un espace de coworking, d’un magasin éphémère et de salles louées à des prix démocratiques. Au premier étage du magnifique bâtiment se trouve une véritable école de codage, où les jeunes qui s’intéressent aux TIC peuvent apprendre à coder et à programmer.
Un hackathon pour le commerce équitable
En 2018, Blooom a organisé un Fair Trade Hack dans le cadre de la Semaine du commerce équitable. « Durant un hackathon, des informaticiens travaillent intensément pour « hacker » un problème, c’est-à-dire pour le résoudre en élaborant une solution concrète immédiatement applicable », explique Sarah.
« À l’occasion du mini-hack consacré au commerce équitable, des jeunes de 12 à 16 ans ont pu réfléchir à la manière de faire connaître le concept du commerce équitable à leurs pairs. Le but était de développer, en petits groupes diversifiés, des idées sur la meilleure façon d’exercer un rôle d’influenceur sur cette thématique. Et le résultat a été fantastique ! Nous disposions d’un jury professionnel, composé d’une personne de MolenGeek et d’une autre de l’Agence belge de développement Enabel, pour évaluer les projets.
L’idée gagnante était captivante et inventive : un outil Instagram où, en cliquant sur un produit du commerce équitable, vous pouviez entrer en contact direct avec le producteur », poursuit Sarah.
Le commerce équitable tisse des liens
« Depuis le Fair Trade Hack de 2018, nous collaborons étroitement avec les personnes de MolenGeek. Leur ambition, aider les jeunes à trouver leur place dans la société, s’inscrit parfaitement dans notre mission. Les jeunes participants à notre mini-hack sur le commerce équitable ont pu présenter leurs idées lors du grand hackathon de MolenGeek à Borgerhout, » nous explique Sarah. « C’est ainsi que s’est développée la collaboration entre Blooom et MolenGeek, et que nous avons eu l’idée de soumettre ensemble un projet pour ce bâtiment à la commune. Et ce fut une réussite, notre proposition de BorgerHub, en ce compris l’école de codage, a remporté la mise. »
« Maintenant que nous travaillons avec MolenGeek, nous allons voir un peu plus grand pour la prochaine édition du Fair Trade Hack. Il s’agira d’un véritable hackathon de quatre jours, durant lequel des informaticiens de tous âges pourront travailler sans relâche à la recherche de solutions à certains problèmes ou au développement concret d’idées. En principe, le résultat final est d’emblée utilisable, à savoir : une appli, un mini-site… Les participants au hackathon seront encadrés par des informaticiens expérimentés, mais aussi, par exemple, par des coaches d’Unizo (la fédération des entreprises en Flandre) dans l’optique d’élaborer un business plan réaliste. Nous espérons que les gagnants de la précédente édition du Fair Trade Hack pourront ainsi avancer dans la réalisation de leur idée. »
Des informaticiens au service du commerce équitable
Pourquoi le commerce équitable sera-t-il le thème du prochain hackathon de Borgerhout ? « Nous considérons la durabilité comme l’un des piliers les plus importants de la société actuelle. Si vous parvenez à sensibiliser les informaticiens locaux à l’existence du commerce équitable et à les amener dans la foulée à s’engager concrètement dans cette voie, c’est tout bénéfice pour toutes les parties, » ajoute encore Sarah. Elle a de même pu se rendre compte à quel point il était important d’impliquer tout le monde dans l’aventure. « Les choses progresseront parfois un peu plus lentement que vous ne le souhaiteriez, mais, au final, le concept gagne en force, parce qu’il est porté par un groupe nettement plus large. Ainsi, en 2019, nous n’avons pas organisé de Fair Trade Hack. L’ouverture du BorgerHub, la mise en place de l’école de codage… nous étions tellement occupés que l’organisation d’un hackathon n’était vraiment pas à l’ordre du jour. Mais, après tout, ce n’est pas bien grave. Nous aurons de la sorte plus de marge et de temps pour l’organiser mieux encore en 2020. »