Soirée Ciné-Débat à Braine-le-Comte : « Intensif »
Ce 10 octobre à Braine-le-Comte était organisée une soirée ciné-débat par le comité de pilotage de Communes du Commerce Equitable, l’ADL de Braine-le-Comte et les bénévoles du magasin Oxfam. Nous avons pu y visionner ‘Intensif’, un documentaire sur le monde agricole bio en Belgique. Le titre, peut-être à première vue étonnant, joue en réalité sur l’opposition, ou en tout cas les divergences, entre le mode de production intensif de l’agriculture conventionnelle et l’intensivité de la pratique de l’agriculture biologique (au niveau du suivi, de l’accumulation des connaissances, de ses technicités, etc.).
Le documentaire nous partage, sur un ton plutôt positif et optimiste, le parcours de trois agriculteurs bio belges. Chacun raconte son histoire et sa passion du métier, mais surtout sa vision de « la bio » (pour « l’agriculture biologique ») : son côté imprévisible, sa technicité, sa complexité, les connaissances cumulées, ses nombreux défis, ses difficultés ; tout ce qui la rend à la fois source de stress et source d’espoir.
Après la diffusion, les discussions ont pris place. Le lien entre commerce équitable et pratique de l’agriculture bio a d’abord été établi, notamment au niveau de la rémunération et du soutien à apporter aux agriculteurs et maraîchers.
Plusieurs points de vue se sont ensuite croisés et parfois confrontés entre agriculteurs conventionnels, agriculteurs bio, maraîchers bio et consommateurs. De nombreux points ont été soulevés : la difficulté du métier d’agriculteur, qu’il soit conventionnel ou non, et aussi le manque de reconnaissance envers ces derniers, la montée des prix des denrées, le nombre d’heures de travail pour ces métiers, la précarité et l’insécurité (dues entre autre aux fluctuations de la demande des consommateurs), les contraintes par rapport à la météo, la pression d’être sur tous les fronts pour les maraîchers (produire, mais aussi vendre et parfois distribuer) et enfin les études en agronomie actuelles, qui continuent d’enseigner principalement les techniques conventionnelles. Ont également été abordés les obstacles rencontrés côté consommateur : se déplacer d’une ferme à l’autre pour soutenir les producteurs locaux et l’impact de cet investissement au niveau du temps et du bilan carbone, mais aussi la question de faisabilité lorsque l’on n’est pas véhiculé.