Conférence-débat à Soignies : changer le monde avec son assiette ?

Jeudi 2 octobre, une soirée de conférence-débat était organisée à Soignies dans le cadre de la Semaine du commerce équitable, ainsi que dans le cadre du Festival de la transition alimentaire, par la Ville de Soignies et le Collectif climat de Soignies.

À cette occasion, le Collectif a tout d’abord présenté le commerce équitable et son positionnement en réaction au système commercial global. Le thème de la soirée est ensuite abordé : comment peut-on réduire son impact climatique grâce à son assiette ? Avec la diffusion de trois mini-reportages par Télévision du Monde, pour l’émission Tam-Tam, nous découvrons le parcours de différents producteurs ayant fait le choix de passer du conventionnel au bio, des points positifs, négatifs et des conséquences climatiques. Cette décision a germé dans leur désir d’indépendance : cultiver le fourrage, gérer l’alimentation du bétail, respecter davantage les terres, etc. Pour eux, les solutions apportées par l’agro-alimentaire (au niveau des engrais, par exemple) sont comme « un pompier qui mettrait le feu pour ensuite venir l’éteindre » : autrement dit, des solutions dont on n’a plus besoin quand on se passe des méthodes dites conventionnelles poussant à un élevage intensif. Toutefois, ces producteurs bio partagent leur expérience à leur début : la solitude, l’isolement face aux problèmes rencontrés. En effet, en s’éloignant du système conventionnel, ces producteurs ont dû trouver leurs propres solutions. Forts de leur expérience, ils l’affirment aujourd’hui : même si c’est un enjeu, il est possible de nourrir la population exclusivement de cette manière.

À la suite de ces parcours, on découvre également les mots souvent utilisés, mais dont on se joue de la définition à des fins publicitaires et commerciaux, jusqu’à les vider de leur sens premier. Ainsi galvaudés, des termes comme « bio », « local », « équitable » ou « durable » ne renvoient pas aux mêmes réalités en fonction du contexte dans lesquels ils sont utilisés. Dans le reportage, la coopérative Agricovert, l’enseigne de magasin Färm et l’enseigne Carrefour nous partage leur vision. Trois producteurs des alentours de Soignies ont par ailleurs pu partager leurs expériences et répondre aux questions du public, et ramener du concret dans ce vocable à la mode.

Tout au long de la soirée dont le thème semblait de prime abord axé sur le pouvoir des consommateurs, les gestes individuels ont bien entendu été abordés, leur importance soulignée, mais la nécessité d’un bouleversement plus profond de nos systèmes de production et de consommation a rapidement été mis en avant. En effet, une nourriture de qualité a un prix, et les producteurs et consommateurs ne peuvent y arriver seuls. Un exemple est cité : à cause du manque de temps, les producteurs ne parviennent pas à se faire connaître, tandis que les consommateurs n’ont pas nécessairement la possibilité de se rendre de ferme en ferme afin de remplir leur frigo et placard. Tout ce système ne pourra se transformer à la seule force de persévérance de ces deux groupes : il faut un soutien politique.