EquiTrade 2025 : une Fresque participative pour comprendre les défis du Fairtrade

8 octobre 2025In Articles

Après l’inauguration officielle d’Équitrade 2025 le 29 septembre, Alexandre Mabille et ses étudiants de l’HEPH-Condorcet ont lancé, à l’occasion de la Semaine du commerce équitable, une série d’ateliers « Fresque ». Ce lundi 6 octobre marquait la première journée de cette activité pédagogique en présence de plusieurs représentants et acteurs du commerce équitable dont Oxfam, Belgian Fair Trade Federation et Enabel.  L’équipe du TDC a ainsi pu prendre part à ce premier atelier, proposé aux étudiants de troisième année en Business International, avant d’être présenté à d’autres classes tout au long de la semaine.

Le projet EquiTrade 2025

Le programme EquiTrade 2025 est un programme porté par la Haute École Condorcet, campus de Charleroi pour le deuxième année consécutive. Il s’agit d’un programme d’activités qui sedéroule sur plusieurs semaines, de mi-septembre à mi-novembre 2025, conçus pour stimuler la réflexion et le débat autour des enjeux du commerce équitable. Au programme : conférences, débats, ateliers collaboratifs et simulations de négociations internationales, avec pour objectif de renforcer l’esprit critique des étudiants et de nourrir leur engagement.

Dans le cadre du projet global EquiTrade, la semaine du commerce équitable (1-11 octobre) marque un temps fort pour les étudiants de l’HEPH-Condorcet qui participent et présentent l’atelier collaboratif de « Fresque ». Composée de 48 cartes thématiques qui abordent les impacts sociaux, environnementaux et économiques du commerce équitable, la Fresque est un outil phare du projet.

Un atelier participatif et finement conçu

L’atelier du 6 octobre a été le premier moment participatif dans les classes. Les étudiants de troisième année en International Business ont été répartis en petits groupes et invités à mettre en lien les 48 cartes thématiques de la Fresque. Guidés et accompagnés par leur professeur, Alexandre Mabille, ainsi que par des acteurs du commerce équitable présents pour l’occasion, ils ont construit pas à pas leur propre carte mentale.

Au fil des différentes étapes, ludiques et collaboratives, les participants ont abordé un large éventail de sujets : les valeurs et principes fondateurs du commerce équitable, les labels, certifications et codifications propres au secteur, les enjeux environnementaux, sociaux et économiques, les revenus décents ou encore l’empowerment des femmes. Ils ont aussi discuté des controverses et limites du secteur, telles que le greenwashing ou les déséquilibres persistants dans les relations Nord-Sud.

L’atelier a été conçu comme un exercice d’exploration collective, sans réponses toutes faites : les étudiants devaient eux-mêmes mettre en lien les différentes composantes de la Fresque, discuter et débattre pour comprendre les connexions entre enjeux, objectifs et défis.

Les étudiants saluent l’implication de leur professeur :

« Depuis trois ans, grâce à Monsieur Mabille, on a eu des cours très explicatifs sur le commerce équitable et ses impacts. On a fait beaucoup d’activités et de projets ; on continue encore cette année. C’est bien fait, c’est ludique et formateur. » Aylin.

Pour Amir, « on essaie de comprendre, de faire des liens et de s’éveiller aux problématiques, aux solutions ». Zilan souligne l’importance de ce type de formation : « Je trouve que c’est une excellente initiative de nous sensibiliser à ces enjeux, parce que ce n’est pas toujours facile de savoir à quel point les entreprises sont transparentes dans leurs chaînes de production. Nous sensibiliser, avant même d’obtenir notre diplôme, c’est une vraie plus-value. »

Un message nuancé et formateur

Cette matinée de débats et découvertes a permis de mettre en lumière l’envers du décor et les controverses du commerce équitable. Il ne s’agissait donc pas de présenter le monde du Fair  Trade comme une solution fixe et parfaite, mais plutôt de montrer l’envers du décors grâce aux cartes sur le greenwashing, le fairwashing, ou encore les revers du monde de la certification. Plusieurs étudiants nous ont partagé leur réactions à chaud, dévoilant les thématiques qui les ont le plus marqué :

« Ce qui me touche quand même, ce sont les inégalités entre les deux hémisphères. » Amir.

« Moi, ce serait la corruption. On pense toujours que le Fair Trade existe, que tout est bien organisé, mais aujourd’hui on a vraiment vu les impacts et la corruption qui existent encore en 2025 », Zilan.

En présentant un panel varié et complet sur le commerce équitable, l’atelier a permis aux étudiants de comprendre qu’il s’agit d’un processus évolutif, qui exige remise en question et adaptation permanentes.

Pour les étudiants en Business International, cet atelier ne se limite pas à un simple exercice ludique : il s’inscrit pleinement dans leur formation académique et professionnelle. Zilan souligne cet aspect :« C’est vraiment pour sensibiliser les jeunes et les futurs entrepreneurs. Je pense que c’est essentiel de connaître ce genre de choses avant de sortir de l’école. Comme ça, dans nos futurs projets ou entreprises, nous pourrons intégrer le concept de Fair Trade. » Aylin insiste sur l’intérêt d’aborder ces enjeux avant l’entrée sur le marché du travail :« Nous sensibiliser avant de nous lancer dans le monde des affaires »

La Fresque devient pour ces futurs entrepreneurs un outil essentiel qui les confronte aux réalités du commerce équitable. À l’heure où ils s’apprêtent à être diplômés, les étudiants sont amenés à réfléchir dès maintenant à la façon d’intégrer ces principes dans leurs futures décisions professionnelles. Cette expérience nourrit leur regard critique et les aide à se projeter comme des acteurs économiques plus conscients et engagés.  Pour Aylin, cette sensibilisation nourrit un sentiment de responsabilité :« Je pense vraiment que nous sommes des acteurs du futur qui pourront contribuer au changement. Il faudrait continuer à promouvoir ce genre d’initiatives pour construire un avenir meilleur. »

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