À Rixensart, l’équitable se conjugue au présent… et au pluriel
Partenaire de la semaine du commerce équitable depuis 2009, la cité brabançonne mobilise les citoyens aux enjeux du commerce éthique et juste au moyen d’une ribambelle d’actions. Dans la continuité et la bonne humeur !
À Rixensart, le commerce équitable est au centre des préoccupations du collège communal depuis onze ans déjà. Les projets y grandissent. Et y font des petits. « Notre approche du commerce équitable a évolué au fil des ans », déclare Mélanie Marion, éco-conseillère communale, en charge des projets liés au commerce équitable. « Les premières années, Céline Capouillez, animatrice en éducation permanente au centre culturel, et moi-même avons multiplié les initiatives pour tâcher de rallier un maximum de gens à la cause. C’était très chronophage et pas forcément rentable. Pour éviter de nous essouffler, nous avons décidé de faire moins mais mieux, en capitalisant sur notre noyau dur de partenaires. Une stratégie qui a payé. D’autant que nous avons parallèlement inclus les enjeux du commerce juste et éthique dans toutes nos pratiques et nos projets. La question de l’équitable ne se pose pas une semaine par an mais quotidiennement. »
Approche systémique et glocale
Dans la cité brabançonne, qui a décroché le label de commune du commerce équitable en 2018, la démarche équitable s’inscrit, en effet, pleinement dans une logique de développement durable et de transition. « Au sein de l’administration communale, nous travaillons sur l’agenda 21, plan d’action local adopté suite à la conférence de Rio », poursuit Mélanie Marion. « Nous essayons toujours de faire le lien entre nos actions équitables et les initiatives que nous posons en faveur du développement durable : qu’il s’agisse de la mobilité douce, du respect de l’environnement, de celui du patrimoine, de l’écoresponsabilité… Tout est lié ! C’est pourquoi, avec Céline, nous avons opté pour une approche systémique, transversale, globale et locale. »
Participative, aussi ! En effet, plutôt que d’opter pour une communication descendante, les porteuses de projet multiplient les activités dans lesquelles peuvent s’impliquer les habitants. Les petits comme les grands… « Nous accordons une importance particulière aux jeunes dans nos démarches de sensibilisation », insiste Céline Capouillez. « Parce que ce sont les consommateurs de demain. Et parce qu’ils sont aujourd’hui prescripteurs d’achats et de nouvelles façons de faire dans leurs foyers. Chaque année, nous montons avec une nouvelle classe de primaire un projet socio-culturel qui sera présenté durant la semaine du commerce équitable. En 2017, nous avons réalisé un clip musical, de A à Z, avec des partenaires locaux. En 2019, nous avons monté une pièce de théâtre. Cette fois-ci, nous avons choisi de leur faire réaliser une fresque en collaboration avec Fedasil. L’objectif était de décloisonner les publics : certains enfants participant au projet résident dans le foyer d’accueil où la fresque murale est désormais exposée. »
Du bon, du beau, du juste
Et Mélanie Marion d’ajouter : « Les élèves de l’école du Centre ont d’abord suivi une animation autour du commerce équitable, dispensée par le TILT, afin d’en comprendre les enjeux et le fonctionnement. Ensuite, ils ont conçu cette fresque collective avec l’aide du plasticien, illustrateur et graphiste rixensartois Xavier Baltus. Ensemble, ils ont réfléchi aux dessins qu’ils voulaient voir apparaître, aux messages qu’ils désiraient faire passer. En pleine conscience, ils ont peint les valeurs du monde qu’ils aimeraient voir demain. Ils ont œuvré pour quelque chose de bon, de beau, de juste, dans la sérénité. Ils ont gagné en confiance en eux car ils ont été mis en capacité d’agir au niveau local ainsi que dans une perspective de solidarité internationale. On pouvait presque parler de « communion » ».
Autre activité-phare prenant place durant la semaine du commerce équitable à Rixensart : Randotourix, une balade qui emmène les citoyens à la rencontre des acteurs et partenaires locaux en matière de mieux vivre. « Ce rendez-vous mis en place avec le service mobilité de la commune rassemble marcheurs et cyclistes autour de deux parcours – faisant respectivement 7 et 18 km – ponctués d’haltes se voulant aussi gourmandes qu’éthiques », assure Céline Capouillez. « Le point d’orgue étant le village équitable, faisant la part belle à démarche durable dans son ensemble. »
Multiplier les ficelles
Et Mélanie Marion d’illustrer : « On peut y goûter des crêpes ou des bières locales, y fabriquer des cosmétiques naturels durant un atelier, y découvrir le yoga du son, y rencontrer un opticien spécialisé dans la récup, etc. Animation, éveil, ressourcement, DIY…, toutes ces activités prouvent que l’équitable ne se résume pas à l’achat de produits alimentaires venus du Sud. Au magasin-rencontre Le Roseau, tout comme au resto’rencontre, durant la semaine du commerce équitable, les gens peuvent déguster, à petits prix, des recettes mêlant des ingrédients d’ici et de là-bas. C’est essentiel pour nous de montrer que le commerce équitable est accessible à toutes et tous, quel que soit leur pouvoir d’achat. Et de rappeler, d’ailleurs, le pouvoir que nous avons lorsque nous faisons nos achats. Notre crédo, c’est de sensibiliser les citoyens sans en avoir l’air. Comment ? En multipliant les occasions de passer un bon moment dans une bonne ambiance, brassant diverses cultures et générations, autour de projets qui ont du sens. Pour faire bouger les choses, mieux vaut actionner beaucoup de petites ficelles que de tirer sur une seule corde ! ».
Retour en images sur la Petite pièce équitable, organisée par le Centre culturel de Rixensart dans le cadre de la Semaine du commerce équitable 2019.