Le commerce équitable contribue à une société plus sociale et écologique

Jamais encore, les Belges n’avaient autant dépensé pour des produits équitables. La majorité d’entre eux estime que nous allons devoir changer notre mode de vie pour les générations futures et que le commerce équitable peut contribuer aux changements sociaux et écologiques dont notre société a besoin. Une des façons d’y parvenir est de poursuivre le développement du commerce équitable local, une tendance soutenue très largement par les Belges.

Une consommation de produits équitables en hausse

En 2019, les Belges ont dépensé en moyenne 20,36 euros* par personne en produits équitables « classiques », Sud-Nord, soit une solide hausse par rapport aux 15,84 euros de 2018. La preuve que ce type de commerce qui incarne tout particulièrement les valeurs et les pratiques d’un développement durable, soutenable, rencontre de plus en plus l’intérêt des Belges.

Le commerce équitable, un outil majeur d’une transition écologique et solidaire

Covid-19, changements climatiques, explosion des inégalités, destruction de la biodiversité… les crises qui se multiplient nous obligent à repenser nos échanges et à accélérer la transition écologique et solidaire dont nos sociétés ont besoin. 69 % des Belges sont convaincus que nous allons devoir vivre et consommer différemment au profit des générations futures ; chez les jeunes, ils sont même 3 sur 4 à être de cet avis. Et 6 Belges sur 10 estiment que le commerce équitable peut contribuer de façon positive à cette transition vers une société plus écologique et sociale.**

Des entreprises d’un type particulier, les entreprises sociales ou solidaires, sont au cœur du commerce équitable. La majorité d’entre elles sont des coopératives détenues et gérées par des producteurs, des artisans, ou des entreprises dont les statuts font primer une finalité sociale et/ou environnementale sur la maximisation du profit. Le fait d’être libéré de la nécessité de dégager d’importants bénéfices pour les actionnaires offre plus de latitude à ces entreprises pour mieux rémunérer les producteurs, pour développer des modes de fonctionnement, de production visant à minimiser l’impact sur l’environnement et pour promouvoir des pratiques agroécologiques ou une économie circulaire. L’upcycling et le recyclage occupent d’ailleurs une place de plus en plus importante dans des secteurs toujours plus populaires comme la mode équitable.

Dans la pratique, le commerce équitable vient appuyer ces entreprises sociales et solidaires, en particulier via le paiement d’un prix rémunérateur couvrant les coûts de production (y compris une partie des coûts sociaux et environnementaux qui sont généralement externalisés).

Le commerce équitable local déploie ses ailes, sous l’œil approbateur des Belges

En perpétuelle recherche de cohérence, le commerce équitable se relocalise, dans les pays du Sud, mais aussi européens. Plusieurs initiatives se sont développées en Belgique : le label Prix Juste Producteur, Faircoop, la coopérative qui produit le lait équitable Fairebel et qui commercialisera prochainement des pommes et poires équitables, ou encore le label Biogarantie Belgium qui intègre certains critères de commerce équitable. Des organisations plus historiques du secteur comme Miel Maya, Oxfam, ou Ethiquable ont elles aussi intégré certains acteurs, certains produits locaux.

Cette évolution est assurément soutenue par les Belges : 73 % d’entre eux trouvent que le concept de commerce équitable ne doit pas se limiter aux producteurs du Sud.** Et même si le nombre de fournisseurs de produits équitables belges et européens est encore relativement faible pour l’instant, leurs ventes en 2019 représentaient déjà une consommation d’au moins 4,5 euros*** par personne et par an ; ce qui porte la consommation moyenne de produits équitables à pratiquement 25 euros par personne l’an dernier. D’ailleurs, lorsqu’on interroge les Belges sur ce qu’ils entendent par consommation responsable, la consommation de produits locaux semble figurer en tête de liste, après le respect de l’environnement (moins de déchets, recyclage et réutilisation).**

Faisons tourner le monde différemment

« Opter pour le commerce équitable, c’est contribuer à ‘basculer dans un autre modèle économique, plus résilient et plus durable’ comme le souhaite notre nouveau gouvernement dans son accord de majorité», nous confie Jean Van Wetter, directeur général d’Enabel. « Le slogan Faisons tourner le monde autrement est précisément l’invitation lancée aux Belges durant cette Semaine du commerce équitable ». Ils sont en effet bien conscients de leur pouvoir de consomm’acteur. Lorsqu’on leur demande qui assume la plus grande responsabilité d’un commerce plus équitable, la plupart des Belges mentionnent en premier lieu les consommateurs eux-mêmes, avant les pouvoirs publics ou les distributeurs. **

La Semaine du commerce équitable qui a lieu du 7 au 17 octobre est une bonne occasion pour (re)découvrir ce type de commerce, près de chez soi mais aussi en ligne. Parmi les dizaines d’activités organisées, vous pourrez assister au spectacle « Le commerce équitable, c’est quoi cette arnaque ? » créé grâce au financement du Trade for Development Centre.

La consommation des Belges par rapport à d’autres pays d’Europe

Si l’on compare la consommation moyenne en Belgique de produits labellisés Fairtrade**** à celle de nos voisins, notre pays, avec ses 19,2 € dépensés, se situe plutôt en queue du peloton. Le Belge fait certes mieux que l’Italien (5,3 euros) ou le Français (13,45 euros), mais moins bien que l’Allemand (24,55 euros), le Luxembourgeois (35,60 euros), l’Autrichien (39,44 euros), ou le Suédois (40,89 euros). Et que dire des Finlandais (54,76 euros), Irlandais (79,55 euros) ou des champions toutes catégories, les Suisses avec 85,44 euros par habitant.

* Calcul effectué par le Trade for Development centre d’Enabel en se basant sur les chiffres communiqués par les principales organisations belges de commerce équitable.

** Chiffres issus du baromètre 2020 du commerce équitable réalisé par Incidence pour le compte du TDC.

*** Ce chiffre est une sous-estimation, obtenue en compilant les ventes d’entreprises, d’organisations membres de la BFTF (la Fédération belge du commerce équitable) ou d’entreprises aux caractéristiques tout à fait similaires.

**** Ces chiffres n’incluent que les produits labellisés Fairtrade.

Plus d’infos

  • Le baromètre 2020 du commerce équitable ainsi que l’étude du Trade for Development centre sur le « commerce équitable local belge et européen » sont disponibles sur simple demande à samuel.poos@enabel.be ou au 0473/734 984.
  • Consultez la page Facebook de la Semaine du commerce équitable pour en connaître le programme : Facebook ou sur pour plus d’info : www.semaineducommerceequitable.be
  • Images : le Trade for Development Centre (TDC) a publié des reportages sur le « Cacao en Côte d’Ivoire » et le « KOAKAKA : café de spécialité au Rwanda » racontant l’histoire de coopératives locales ayant reçu un accompagnement de TDC pour mieux commercialiser leur produit. Les images brutes des reportages peuvent être obtenues pour diffusion auprès d’evi.coremans@enabel.be – 0476 92 05 43.

Le Trade for Development Centre (TDC) a pour objectif de promouvoir, de soutenir un commerce équitable et durable. Il le fait en améliorant l’accès au marché de MPME (micro-, petites et moyennes entreprises) africaines inscrites dans cette démarche, en renforçant les services d’appui aux entreprises ainsi qu’en sensibilisant la population belge. Il est intégré à Enabel (l’Agence belge de Développement).